Naissance de la confédération de l’alliance des états du sahel Par Diagne Fodé Roland

 

Mali, Burkina, Niger viennent de faire le baptême de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel à Niamey. Les peuples ont les yeux tournés vers cette reprise de la marche vers l’unité africaine sabordée par les massacres, les assassinats, les coups d’états fomentés par les impérialistes françafricains, eurafricains et usafricains contre les Lumumba, Mulele, Kabila, Nkrumah, Modibo, Olympio, Sékou Touré, Ben Barka, Abane Ramdane, Gamal Nasser, Um Nyobe, Félix Rolland Mounié, Osende Afana Castor, Ernest Ouandié, Victor Diatta, Amilcar Cabral, Thomas Sankara, Khadafi, etc.

L’alliance des États du Sahel mettent dans la cagnotte commune de la Confédération l’unité d’action renforcée militaire, diplomatique et économique avec la création d’une banque d’investissement, étape vers l’avènement d’une monnaie souveraine commune hors du franc CFA colonial.

Confrontés à la trahison du « club des présidents » serviles, à leurs sanctions, ingérences et menaces de guerre par procuration de la françafrique, de l’eurafrique et l’usafrique, ces trois États souverainistes sont sortis de la CEDEAO pour renouer avec l’orientation panafricaine qui avait présidé à la naissance en octobre 1946 du RDA (Rassemblement Démocratique Africaine) qui fut saboté ensuite par la Côte d’Ivoire de Houphouët et le Sénégal Senghor/Mamadou Dia avant le tournant souverainiste de ce dernier. La Fédération du Mali, dernier avatar du projet panafricain d’alors a été détruit par le balkanisateur françafricain démontrant que l’unité africaine souveraine est un cauchemar pour l’impérialisme.

En effet, le colonialisme a balkanisé l’Afrique par sa conquête territoriale et son partage à Berlin en 1884/85. Mais le colonialisme français a ensuite regroupé ses possessions coloniales en entité panafricaine AOF et AEF avant de les unir monétairement en zones CFA distinctes (UEMOA) et en « accords de coopération » néocoloniale verticalement dépendante de la « mère patrie » métropolitaine.

La soi-disant « intégration économique » vendue par les Etats néocoloniaux ouest africains majoritairement putschistes à l’époque adoubés par la françafrique plus les dictatures civiles sénégalaise et ivoirienne et les dictatures britano-afriques dans la CEDEAO est en réalité une alliance panafricaine des Etats bourgeois néocoloniaux de l’UEMOA et des ex-colonies non françaises d’Afrique de l’ouest. Ainsi au « panafricanisme » colonial (AEF/AOF) a succédé le « panafricanisme » néocolonial après la liquidation par assassinats et par coups d’états des vrais « pères » indépendantistes que sont Nkrumah, Modibo, Cabral, Olympio, etc.

Aujourd’hui nous assistons à un mouvement inverse de délitement progressif vers l’implosion des organes sous régionaux néocoloniaux dans cette seconde phase de libération nationale panafricaine dans un contexte de changement quantitatif du rapport des forces à l’échelle mondiale entre puissances pour un monde multipolaire et puissances impérialistes pour un monde unipolaire sous joug US/UE/Triade et en ce qui nous concerne en Afrique sous asservissement de la françafrique, de l’eurafrique et de l’usafrique.

Deux expériences ont actuellement émergé : celle du Mali, Burkina, Niger où des militaires à la manière Sankara ont parachevé les soulèvements populaires contre les démocratures civiles multipartites corrompues, libérales néocoloniales françafricaines nées des « conférences nationales » engendrées par la « conférence de la Baule » sous égide social-démocrate mitterrandienne et celle en cours au Sénégal où par la voie des urnes le peuple a chassé l’autocratie meurtrière de la seconde alternance libérale néocoloniale.

Au Mali, Burkina, Niger, le leadership militaro-civil doit œuvrer à rassembler les forces patriotiques politiques, syndicales et associatives sur la base démocratique de l’unité, critique, unité pour libérer militairement leurs pays du terrorisme instrument de déstabilisation des impérialistes pour reconquérir l’hégémonie et ainsi permettre la décantation de l’espace politique entre camp patriotique dans sa diversité idéologique et camp néocolonial ouvrant la voie aux recompositions politiques salvatrices.

Au Sénégal, le leadership politique civil doit dé-néocoloniser l’appareil d’État pluri-décennal sur la base de l’unité, critique, unité pour avoir les mains libres dans la marche sur le chemin tortueux de « la rupture d’avec le système » promise.

La question posée et à résoudre est donc l’élaboration des voies par lesquelles ces deux expériences vont converger puis se rejoindre dans la marche vers l’Union des Républiques souveraines d’Afrique.

Par Diagne Fodé Roland

Pape Ismaïla CAMARA
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