Vox Populi-Face à la presse, le collectif des organisations citoyennes annonce avoir écrit au chef de l’Etat pour lui rappeler l’urgence de prendre un décret fixant la nouvelle date de l’élection présidentielle avant l’expiration de son mandat en cours, le 2 avril 2024.
«Selon la constitution de notre pays, les décisions et les implications du Conseil constitutionnel s’imposent à tous les pouvoirs publics, particulièrement à l’exécutif dont le président Macky Sall en est le chef», ont-ils rappelé dans leur lettre.
Porte-parole du jour, le Dr Abdoulaye Bousso a indiqué que «la première obligation qui découle de cette décision du juge constitutionnel consiste en la poursuite du processus électoral qui avait été interrompu par le décret annulé, puis reporté par la loi invalidée».
«La deuxième obligation, selon les termes même de ladite décision, porte sur l’exigence de tenir l’élection présidentielle avant la fin du mandat du Président sortant, tout en précisant que «la durée de ce mandat ne peut, en aucun cas, être prolongée. Ce qui, selon le Dr Bousso, fixe la date butoir au 2 avril 2024», a-t-il ajouté avant de marteler : «Face à de telles obligations, le communiqué de la Présidence de la République prenant acte de la décision du Conseil constitutionnel et promettant d’organiser le scrutin dans les meilleurs délais, nous a fait croire en votre volonté de les appliquer fidèlement».
De l’avis de Dr Bousso et Cie, «le cadre temporel très restreint de cette application fidèle exigée et exige toujours une action urgente de votre part, car chaque jour perdu risque d’hypothéquer la possibilité d’organiser l’élection conformément aux délais prescrits par la Constitution en son article 31, c’est-à-dire quarante -cinq jours francs au plus et trente jours francs au moins avant la date de l’expiration du mandat du Président de le République en fonction».
Raison pour laquelle ces organisations citoyennes regroupées au sein de la coalition ‘‘’Aar Sunu Election’’ ont, dans ladite lettre, « exprimé (leur) profonde préoccupation devant l’incertitude persistante concernant la date de l’élection présidentielle dont le chef de l’Etat a la responsabilité de fixer.
«Pour éviter à notre pays une nouvelle impasse qui peut être lourde de conséquences, nous avons pris l’initiative de procéder à des simulations à partir de différents scénarii. Le résultat que nous avons obtenu indique, sans nul doute, que la date de l’élection doit être fixée au plus tard le dimanche 3 mars 2024», a indiqué ladite coalition.
Ceci, précise la note, «dans le but de permettre au Président Macky Sall d’inscrire (son) action dans le respect des délais fixés par notre Constitution, conformément aux dispositions rappelées dans la décision du Conseil constitutionnel».
Et le Dr Abdoulaye Bousso et Cie ont, enfin, exhorté le Président Macky Sall, Chef de l’Exécutif à publier urgemment le décret fixant la date du scrutin en tenant compte des limites fixées par la juridiction.
… Et organise un ‘’pot’’ pour fêter le départ de Macky Sall
Après sa marche silencieuse réussie le samedi dernier, le collectif ‘’Aar Sunu Election’’ compte retourner dans la rue, ce samedi 24 février 2024 à partir de 11 H, avec à la clé un «pot» pour disent-ils, fêter le départ du Président Macky Sall.
Ils comptent maintenir la pression sur le Président Macky Sall qu’ils ont, solennellement, appelé à fixer la nouvelle date pour l’élection présidentielle avant le 2 avril 2024, date butoir de la fin de son mandat. Et dans son plan d’actions qu’ils entendent dérouler, ces membres de la plateforme citoyenne projettent un «grand rassemblement» le 24 février. Un rassemblement qui, d’après Malick Diop, vise à réunir les Sénégalais autour d’une nouvelle forme de lutte citoyenne et pacifique.
Dans ce cadre, ils ont appelé toutes les composantes de la plateforme citoyenne à une grande mobilisation. «Nous invitons tous les Sénégalais à venir massivement à ce grand rassemblement, munis de leur carte d’électeur pour montrer au Président de la République que nous sommes prêts à voter», a annoncé M. Diop, membre de ladite plateforme.
Une innovation majeure est annoncée par l’orateur qui a indiqué que : «ce rassemblement, une nouvelle initiative, va servir d’espace d’expression ouverte et démocratique où un temps de parole sera accordé. Nous demandons aussi à chaque participant de venir avec un goûter de quelle que nature, parce que nous voulons organiser un pot pour célébrer le départ du Président Macky Sall».
Dans la même lancée ‘’Aar Sunu Election’’ a annoncé, également, que des veillées nocturnes sont aussi prévues dans les universités le 25 février, journée qui coïncide avec la date du scrutin initialement prévue.
Ils ont informé, par ailleurs, avoir déposé une lettre d’information sur le bureau du préfet de Dakar pour la cause.
Par ailleurs, ces membres de la plateforme ont tiré un bilan «satisfaisant» de la marche silencieuse qu’ils avaient organisée le samedi dernier, 17 février. «Elle s’est déroulée sans casse ni débordement et les populations de tout bord ont adhéré massivement. Nous avons lancé des messages de cohésion avec l’ensemble des parties prenantes qui ont exprimé leur désaccord au report de l’élection qui ne doit pas dépasser le 2 avril 2024» a expliqué Moundiaye Cissé pour qui «le 3 mars reste la seule date pour organiser l’élection afin qu’il (NDLR : Macky Sall) puisse quitter en paix».