Revenu une deuxième fois, devant les députés, après avoir fait face à leurs collègues de la 14e législature, Ousmane Diagne a pu «défendre les deux projets de loi portant Révision de la Constitution et suppression du CESE et du HCCT. Il a déclaré que cela s’inscrivait dans la volonté du gouvernement de rationaliser les ressources de l’État. Ce qui est «une initiative largement soutenue par la population», a-t-il précisé.
«On nous a parlé de la création de nouvelles institutions. Je m’étonne que cela vienne de la part de personnes qui ont traversé les régimes et qui ont eu à être témoins des transformations du Conseil économique et social qui, effectivement, n’ont eu qu’à changer de nom avec les mêmes réalités», a dit le ministre. Selon lui, «la création de nouvelles institutions n’est pas à l’ordre du jour parce qu’on a d’autres priorités et d’autres impératifs que nous nous efforcerons de respecter, au mieux des intérêts des Sénégalais».
Pour ce qui ont eu «à s’étonner de l’option par le gouvernement de la voie parlementaire», sa réponse est simple. «Je dois dire que leur étonnement m’étonne également dans la mesure où c’est l’article 103 de la Constitution qui privilégie les deux procédures applicables en la matière, soit la voie référendaire, soit la voie parlementaire. Et il appartenait au gouvernement de choisir la voie parlementaire. Ce qu’il a déjà eu à faire dans le passé», a-t-il dit.
En défendant ce projet de loi, ce sont les mêmes motivations qui reviennent, a-t-il indiqué. «Elles concernent principalement la rationalisation des ressources de l’Etat. Et je l’avais déjà dit, nous savons tous que les ressources allouées à ces deux institutions, à mon sens, sont extrêmement importantes. Et ma conviction est que la suppression de ces institutions participe d’une véritable œuvre de salubrité budgétaire».
Pour preuve dit-il, «le CESE de 2012 à 2024, a coûté aux contribuables sénégalais plus de 65 milliards de nos francs. Et pour ce qui concerne le HCCT de 2016 à 2024, a coûté aux justiciables le montant faramineux de 138 milliards de nos francs. C’est dire donc que durant cette même période, ce sont les sommes de 203 milliards 702 millions 705 000 francs, 365 FCFA, qui ont été dépensés».
A en croire le ministre, «une majorité écrasante qui a été désignée à la suite d’élections transparentes dont personne n’a effectivement eu à émettre la moindre contestation (…) montre qu’il y a une adhésion populaire à cette initiative» dont il a l’honneur et le plus grand privilège de défendre devant les députés.
Dans l’exposé des motifs, rappelle-t-il, «il a été bien dit que les ressources ainsi libérées seront redéployées. Et la couleur a déjà été donnée dans le cadre du renforcement du nombre d’enseignants pour une meilleure prise en compte, de l’éducation de nos enfants. Et il est vrai qu’ici, les secteurs qui pourraient bénéficier des retombées financières des sommes colossales ainsi libérées sont multiples et il appartiendra au gouvernement de les identifier et d’y affecter les ressources ainsi libérées».
Concernant l’administration pénitentiaire, des conditions de détention, des problèmes des prison, il en a apporté des réponses suite à des interpellations faites à ce sujet.
«Actuellement, ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a un projet de construction de 9 prisons. J’ai l’habitude de dire en tant que militant des droits de l’homme, que quand une société qui se veut démocratique se permet d’envoyer certains d’entre ses membres, pour des raisons tout à fait justifiées en prison, je crois que la moindre de ses responsabilités est, justement, de devoir organiser des conditions décentes pour les accueillir dans un environnement qui préserve leur dignité. Et donc, on l’a dit, il y a 9 prisons qui sont en cours de construction et il y a principalement le projet de construction d’une prison de 2500 places au niveau de Diamniadio et de 500 places à Fatick. De même, la question du tribunal du département de Kaffrine, la prison de Kaffrine a été posée».
De Vox populi