Dominé certes par la visite présidentielle à Touba et l’actualité politique du moment, un important atelier sur un sujet aussi important qui fait débat s’est tenu ce 31 août, au siège de la Senelec de la cité Keur Gorgui. Oui, le compteur Woyofal était au cœur des présentations et échanges entre des voix autorisées de la Senelec et le Collectif des journalistes Economique du Sénégal (Cojes). Après une reconversion massive des Sénégalais vers le compteur Woyofal, avec la cherté de l’énergie, pas seulement au Sénégal, mais à travers le monde, les consommateurs au quotidien expriment leur désarroi et parlent même de hausse déguisée des prix. Pourtant, selon Mme Tabara Ndoye Ba, Directrice commerciale de la Senelec et ses collaborateurs, il n’en est rien…
D’abord, c’est quoi le Woyofal ?
Initiative lancée il ya quelques années par la Société national d’électricité du Sénégal, Sénélec, le compteur Woyofal porte la noble ambition, surtout en cette période de crise où l’inflation pèse lourdement sur le dos des Sénégalais, de les aider à une bonne maitrise de leur consommation d’électricité selon leurs moyens. Seule différence avec le compteur traditionnel au paiement bimestriel, la consommation se paie au cash, mais selon ses moyens financiers. Avec une fonctionnalité basée le clavier d’interface client, il offre un moyen de contrôle de la consommation par le client lui-même, avec une graduation différente du tarif des crédits achetés, selon les tranches.
Selon Mme Tabara Ndoye Ba, la Directrice principale commerciale de la Senelec, fin juillet 2023, la Société nationale d’électricité (Senelec) compte 2 millions 198 mille 624 clients dont les 70%, soit 1 457 108 sont sur woyofal, répartis en clients classiques, petites et moyennes puissances et clients industriels. Avec des tarifications différentes, très favorables aux moins nantis.
Hausse déguisée, un Fake news démonté par la Sénélec
En début d’année 2023, avec la crise du pétrole, la guerre entre l’Ukraine et la Russie et ses impacts économiques, le Directeur Général de la Senelec M Bitèye, avait annoncé une revue de la tarification de l’électricité, touchant forcément le Woyofal, mais une hausse qui touche surtout les gros consommateurs, les entreprises industrielles. Mais aujourd’hui l’idée une hausse déguisée, est largement véhiculée et approuvée par de nombreux consommateurs. Oui, depuis quelques semaines déjà, les usagers crient à la surfacturation, le Directeur de la Sénélec avait même été interpellé sur ce sujet par des confrères de la RFM. Aujourd’hui, cette information, (si on peut l’appeler ainsi) est encore démentie par Mme la Directrice commerciale de la Senelec.
Oui, au cours des échanges avec les journalistes du COJES, elle a tenu à souligner que : « C’est une fausse polémique car les tarifs appliqués sont toujours ceux issus du décret 2022-54 de la commission de régulation du secteur de l’énergie et sont ceux appliqués depuis le 1er janvier 2023. Et la Senelec n’a pas la possibilité de fixer les tarifs sans l’aval du régulateur ! »
Des outils à la disposition du client, pour une consommation efficace
De la présentation d’une de ses collègues, il ressort trois types de catégories de consommateurs ou usagers du compteur Woyofal, avec des tarifications différentes. Et au-delà de 250 kwh par mois, le client n’est plus considéré comme un utilisateur social. D’où l’application de tarifs qui sont moins avantageux, poussant aller jusqu’au basculement vers la deuxième et troisième catégorie. Pourtant la présentation offre aussi aux usagers des outils pour une consommation efficace ou efficiente, car même la vétusté de ses appareils ménagers expose le consommateur à de grosses factures
Avec des chiffres allant de 801 à 820, le client peut savoir sa consommation de la journée précédente, celle de l’énergie du mois en cours, son crédit restant, comparer sa consommation actuelle à celle du mois précédent, mais aussi emprunter un crédit d’urgence, au cas où….
Des riches échanges avec la presse économique, le constat le plus large est la cherté de l’électricité qui est une conséquence de celle du fuel lourd qu’utilise la Senelec pour la production de son énergie électrique. Mais des lueurs d’espoir d’une baisse germent avec les prochaines productions attendues du Sénégal sur le pétrole et le gaz.
Certes le journaliste économique est aussi un consommateur, un usager, a des parents et proches impactés par la crise, mais pour un bon relais et une meilleure sensibilisation des populations, la nécessité de tenir d’autres séances de formations plus larges, voire même un partenariat avec le COJES a été soulignée !