Préservation des bonnes mœurs dans le cinéma sénégalais : Jamra obtient l’obligation de respect strict de l’autorisation de tournage

Désormais il n’y aura plus de compromis : «Il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation». Dans un communiqué conjoint de la Direction de la cinématographie et de l’Ong islamique Jamra et le Comité de défense des valeurs morales (Cdvm), publié hier, la Direction de la Cinématographie rappelle la substance de la note-circulaire N°352 rendue publique par voie de presse le 08 septembre 2020, dans laquelle le Directeur de la cinématographie explique qu’il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation.

Il «a invité les producteurs et réalisateurs à déposer leurs dossiers de demande de tournage à la Direction de la Cinématographie au moins un mois avant le début du tournage». «En cas de violation de ces dispositions légales, ajoute la note-circulaire N°352, il sera procédé, en partenariat avec les forces de sécurité publique, à la saisie du matériel de tournage et des négatifs, assortie d’une amende de 3 à 10 millions de FCFA, pour le long-métrage ou la série. Et de 1 à 5 millions de FCFA pour le court métrage», insiste le communiqué.

La source souligne que la Direction de la Cinématographie a la prérogative de s’opposer à un tournage de films ou de séries si dans le contenu du scénario des séquences sont susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité na­tionale (prises de vues de zones classées «secret défense»), ou aux bonnes moeurs. «Le cas échéant, l’autorisation de tournage pourrait être légalement refusée par la Direction de la Cinématographie. À moins que le scénario incriminé soit remanié», ajoute-t-on.

Pour s’assurer que les réalisateurs ne puissent contourner ces dispositions, «les deux parties ont plaidé l’exigence, par les organes de diffusion, d’un QUITUS signé par la Direction de la Cinématographie avant d’accepter toute diffusion de films ou de séries sur leurs chaînes de télévision, ou en public, conformément à l’arrêté 004003/MC/DCI portant composition et mode de fonctionnement de la +Commission nationale de contrôle et de classification de films cinématographiques+», ajoute le texte.

Pour maintenir la veille, la Direction de la cinématographie, Jamra et le Cdvm «ont convenu de tenir des rencontres régulières en vue d’échanger toujours davantage sur les problématiques du secteur, afin de solutionner en amont les malentendus qui ne peuvent manquer de surgir entre les acteurs de l’industrie cinématographique et audiovisuelle et ceux de la grande famille consumériste sénégalaise».

Ce document a été rendu public à la suite d’une audience accordée par la Direction de la cinématographie à l’ONG islamique Jamra, représentée par Mame Mactar Gueye, et ses partenaires du Cdvm et de l’ONG Daral Qurane, représentés par M. Adama Mboup. Les discussions ont tourné de préoccupations relatives aux «dérives audiovisuelles récurrentes, à l’actif de certains producteurs de séries télévisées, dont certaines séquences heurtent régulièrement la sensibilité de l’opinion publique». «L’ONG islamique Jamra et ses alliés ont déploré qu’une nouvelle génération de producteurs s’activent depuis un certain temps à créer des séries qui ne cessent de défrayer la chronique en suscitant de vives indignations dans l’opinion, relativement à leur excessive tendance au libertinage attentatoire à nos bonnes mœurs», renseigne le communiqué.

Ces organisations de défense des valeurs morales ont réitéré «leur confiance à la Direction nationale de la Cinématographie, dont l’importance de la mission dans la protection de nos valeurs n’est plus à démontrer, Jamra et ses alliés disent toujours compter sur la perspicacité des services de cette structure de veille, pour passer au crible les produits audiovisuels, dont la plupart qui ont eu à faire l’objet de leurs plaintes auprès du Cnra, font ouvertement la promotion de Contre-valeurs, comme le défiance de l’autorité parentale, l’apologie de la fornication, la promotion de L’adultère, la banalisation de L’homosexualité, le tout sur fond de pornographie verbale».

24 heures

Dieyna SENE
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