L’Association des Journalistes, Techniciens et Animateurs Soninkés (AJTAS), a organisé ce samedi 21 octobre 2023 une conférence sur le thème : « L’enseignement et l’écriture de la langue Soninké ». Avec cette rencontre qui a regroupé presque une grande partie de la communauté Soninké, l’AJTAS entend jouer sa partition dans la promotion de la langue soninké.
M. Harouna Fall, président de l’Association des journalistes, animateurs et Techniciens en langue soninké (AJTAS), a affirmé : « Notre association a été mise en place en novembre 2022 et l’objectif est de participer, nous en tant que journalistes, communicants et animateurs, à la promotion de notre langue qui est la langue Soninké et aussi à la promotion de la culture soninké, également, d’essayer d’accompagner nos autorités locales comme nationales dans leurs œuvres de développement du pays ».
Il estime que l’AJTAS a convié toute la communauté soninké notamment les linguistes qui ont fait des travaux extraordinaires dans ce domaine pour qu’ils viennent partager le fruit de leurs réflexions et tout ce qu’ils ont trouvé sur cette langue.
Il poursuit : « C’est un moment important pour nous, en tant que journalistes de participer à la promotion de cette langue surtout dans un contexte où aujourd’hui l’Unesco vient de décréter le 25 septembre de chaque année, journée mondiale de la langue Soninké. On ne pouvait pas avoir une occasion meilleure que cela aujourd’hui pour magnifier, promouvoir davantage cette langue qui nous a tout donné, qui a contribué vraiment à travers ses cadres dans toutes les sphères de l’Etat, au niveau national et au niveau mondial au développement du monde, de l’Afrique et du Sénégal en particulier ».
Selon M. Fall, les spécialistes sont aptes à donner des explications techniques et pédagogiques pour l’enseignement de la langue. Il a tenu à préciser que l’Etat du Sénégal a décidé qu’à partir de cette année scolaire à enseigner la langue Soninké dans les écoles.
« Notre langue Soninké, on demande à tout chacun de l’utiliser mais de l’écrire pour ne pas la perdre », a conclu M. Fall.
Pr. Ousmane Bocar Diagana, Président de la confédération internationale des associations soninkés, il souligne : « Vous savez toute langue qui existe tant qu’elle est restée à l’état d’écrit, elle est vouée à la disparition. La langue soninké est une langue qui, dans nos pays respectifs, comme le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée- Bissau, la Guinée- Conakry où les soninkés ont une souche, c’est une langue qui est parlée mais en même temps, qui est écrite. On m’a appris aujourd’hui que l’enseigne du Soninké est un fait, est une réalité ici au Sénégal depuis longtemps. Et cette année, elle est introduite dans l’éducation nationale ».
D’après M. Diagana, l’enseignement du Soninké a commencé en 1979 et les écoles ont été ouvertes en 1981, 1985 ensuite cela a été arrêté mais le nouveau gouvernement a décidé de réintroduire à nouveau dans l’éducation nationale à partir de cette rentrée scolaire, à partir de 2023, 2024.
« Notre objectif, c’est que nos pays travaillent à l’officialisation de toutes les langues, en particulier la langue soninké. Nous, on se bat pour la langue soninké. Aujourd’hui, si nos pays respectifs avaient quelques réticences à ériger nos langues nationales en langues officielles, je pense que l’acte qu’a posé le conseil exécutif de l’Unesco en décidant de réserver une journée mondiale de la langue soninké, je pense que ça, ça devrait être une source de motivation, un moteur pour nos pays respectifs », poursuit M. Diagana.
Il conclut : « Donc écrire, c’est ce qui laisse des traces et aujourd’hui plusieurs thèses ont été écrites en Soninké, plusieurs recherches ont été écrites sur les soninkés, des dictionnaires ont été écrits. Je pense que c’est quelque chose qui doit continuer. On a décidé de mettre en place une académie Soninké et le siège est en Gambie ».