Après l’Ouganda, le Nigeria, la Tunisie et l’Éthiopie, le Sénégal a officiellement lancé hier sa campagne « Je mange africain/Je consomme local ». La cérémonie est tenue au Centre polyvalent des femmes, situé dans l’enceinte du Camp militaire de Thiaroye. Cette initiative est portée par CICODEV Afrique (l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement) en collaboration avec l’Alliance pour une Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA). Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Transformer le Système Alimentaire Africain pour le rendre Durable » (TAFS).
Selon les organisateurs, cette campagne vise à encourager les populations à adopter une alimentation saine, nutritive et locale, en s’appuyant sur trois axes :
- La sensibilisation : éduquer les consommateurs sur les avantages des produits locaux et durables.
- Le réseautage : renforcer les liens entre les acteurs du système alimentaire.
- Le plaidoyer : mobiliser les décideurs pour intégrer l’agroécologie dans les politiques publiques.
Un plaidoyer pour une économie alimentaire durable
Amadou Kanouté, directeur exécutif de CICODEV Afrique, a souligné que les économies africaines dépendent largement des importations. « Le Sénégal dépense 1 000 milliards de FCFA dans des produits alimentaires que nous produisons localement. C’est une réalité partagée par de nombreux pays africains », a-t-il regretté. Pour remédier à cette situation, il a insisté sur la nécessité de transformer les systèmes alimentaires pour les rendre durables et mieux contrôlés par les pays africains.
« Acheter des produits à l’extérieur nous privés de la maîtrise de notre politique agricole et alimentaire », a-t-il affirmé. Cette campagne a pour but de sensibiliser les pouvoirs publics, les citoyens et les communautés à réduire les importations tout en améliorant la consommation de produits locaux, contribuant ainsi à la souveraineté alimentaire.
Des potentialités africaines sous-exploitées
Amadou Kanouté a également mis en lumière les atouts dont dispose l’Afrique pour atteindre cet objectif : « Le continent possède 60 % des terres arables mondiales, des ressources hydriques abondantes, un ensoleillement exceptionnel, une jeunesse dynamique et une forte participation des femmes. Tout est réuni pour réussir, mais il nous manque la volonté politique pour exploiter pleinement ces opportunités et contrôler notre système alimentaire. »
La cérémonie de lancement a été présidée par Saliou Fall, représentant la direction de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’Élevage, qui a salué cette initiative ambitieuse.
Avec En Relief