Frais de scolarité, nourriture, loyers et autres charges dans la banlieue, la vie des « grandes dames » coûte cher. Et si certains ont la chance de pouvoir bénéficier du soutien financier de leur famille, d’autres n’ont parfois pas d’autres choix que de se prostituer pour s’en sortir.
Prendre en charge les dépenses de la famille est un véritable casse-tête pour les grandes dames qui n’ont pas de maris. Khady Sène qui fait partie d’elles nous en dit beaucoup.
A l’en croire, « il faut pourtant assurer, entre autres, le paiement des loyers, de la nourriture et des frais de scolarité parfois exorbitants. Ses pairs ont des problèmes d’aides sociales et les petits boulots pour financer les études de leurs progénitures. C’est ce qui fait que certaines d’entre elles n’ont alors pas d’autre choix que de se prostituer », explique Mme Sène.
Notre interlocutrice qu’elle ne se cache pas de sa vie préférée depuis sa jeunesse. Elle n’a jamais été mariée et elle garde ses petits-fils qu’elle a obtenus hors mariage avec des hommes différents.
Loin d’être une pratique marginale, la prostitution à Dakar surtout en banlieue concernerait les grandes dames. C’est généralement sur Internet que la mise en relation entre les clients et eux même se fait. Une fois en contact, ils peuvent convenir d’une rémunération et des pratiques acceptées ou refusées.
Si les gains sont parfois importants, les risques le sont tout autant, surtout que tout ceci est bien sûr illégal. Difficile alors pour ces dames de se protéger ou de se retourner contre les clients qui n’auraient pas respecté le « contrat » ou auraient fait preuve de violence.
« Cela ne nous inquiète pas, car j’ai beaucoup de copines qui vivent de la même manière que moi », nous fait savoir Khady Sène.
La prostitution peut aussi avoir un autre visage. Certaines femmes acceptent ainsi d’avoir des relations sexuelles contre la promesse d’un logement gratuit. La précarité est donc, sans aucun doute possible, ce qui nourrit ce phénomène qui n’est que rarement un choix.
Toujours est-il que selon Mme Sène: « il y des entreprises spécialisées qui se développent. Certaines entreprises peu scrupuleuses ont ainsi vu en la précarité des dames qui ont eu des enfants jamais mariés une véritable aubaine et même plus, un marché à saisir.
Elles ont ainsi créé leur propre site internet de mise en relation entre hommes riches. Les exemples sont nombreux. L’entreprise faisait ainsi sa promotion sur place avec un slogan bien défini que toutes les dames connaissent. Améliorez votre train de vie. Ses compagnies peuvent s’exposer au grand jour, c’est qu’elles flirtent avec les limites de la légalité. Ici, on ne parle pas officiellement de prostitution. On assure que les hommes cherchent simplement à s’offrir la compagnie de femmes. Il n’est donc, a priori, pas question de sexe. On comprend pourtant très vite ce dont il s’agit découvrant que pour s’inscrire, les femmes doivent détailler avec une extrême précision leurs caractéristiques physiques.
Le phénomène de la prostitution révèle l’extrême pauvreté de bon nombre de femmes. Loyers élevés, frais de scolarité exorbitants de leurs progénitures et autres dépenses sont les problèmes que rencontrent ces femmes qui n’ont aucun choix que de se prostituer clandestinement. Une autre dame résidant à Yeumbeul au « Kognou Djoloff », se lève à 5 heures du matin, laissant ses fils et petits-fils au lit pour aller se prostituer. Les jours dont-elle s’adonne à ce vieux métier et elle et ses copines sont les lundis, mercredis et vendredis, a-t-elle confié.
Rewmi