L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA), à travers son président M. Adama Mbengue, a réagi à l’annonce du rapatriement de 192 jeunes Sénégalais qui étaient bloqués en Libye.
Cette mesure, tant attendue, est accueillie avec soulagement par l’ADHA, qui avait à plusieurs reprises alerté sur la situation de ces migrants. Selon l’organisation, ce rapatriement est essentiel pour rétablir la dignité de ces jeunes et leur offrir une opportunité de recommencer une nouvelle vie dans leur pays d’origine.
Cependant, l’ADHA rappelle que le retour de ces migrants doit impérativement être accompagné de solutions concrètes pour leur réinsertion sociale et économique. Sans un véritable soutien, ces jeunes risquent d’être tentés de repartir sur des chemins dangereux vers l’inconnu. L’association appelle ainsi à la mise en place de programmes d’accompagnement adaptés pour faciliter leur réintégration dans la société sénégalaise.
Conditions de vie désastreuses en Libye
En dénonçant les conditions de vie des migrants en Libye, l’ADHA souligne la gravité des violations des droits humains dont ils sont victimes. Ces migrants, selon les témoignages recueillis par l’organisation, sont confrontés à des violences physiques et psychologiques, des abus sexuels, des extorsions et sont souvent détenus dans des conditions inhumaines. Emprisonnés dans des camps surpeuplés, ils sont privés de soins médicaux, d’une alimentation correcte et de toute protection légale.
Ces faits, largement documentés par des organisations internationales de défense des droits humains, montrent l’urgence d’une action internationale coordonnée pour mettre fin à ces abus. L’ADHA réitère son appel à une solidarité accrue de la communauté internationale et à des actions concrètes pour protéger les droits fondamentaux de ces migrants.
Des limites dans la politique migratoire de l’État sénégalais
Concernant la politique migratoire du Sénégal, l’ADHA constate plusieurs lacunes. Malgré les financements conséquents alloués à des programmes comme la migration circulaire avec l’Espagne, ces initiatives restent peu connues des jeunes et n’ont pas permis de réduire de manière significative les départs. L’organisation pointe du doigt un manque de transparence et de communication, qui creuse un fossé entre les solutions proposées par l’État et les attentes réelles de la jeunesse.
Plaidoyer pour des solutions locales et durables
Pour endiguer ce phénomène, l’ADHA propose une approche différente, misant sur la valorisation des initiatives locales. L’association plaide pour le renforcement de l’entrepreneuriat et le développement des infrastructures dans les régions afin de créer des opportunités économiques durables. La mise en place de centres de formation décentralisés, alignés sur les besoins du marché de l’emploi, pourrait également jouer un rôle crucial dans la réinsertion des jeunes.
Pour l’ADHA, la clé est de redonner espoir à la jeunesse sénégalaise et de créer les conditions favorables à leur épanouissement dans leur propre pays, afin qu’ils puissent envisager un avenir prometteur au Sénégal, loin des routes migratoires périlleuses.