La cherté des prix des produits comme l’oignon a atteint, aujourd’hui, des niveaux qui commencent à susciter des craintes et des questionnements au niveau des foyers. Face à cette hausse, des explications de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) ont sonné comme une nécessité. Ansoumana Sané, le Directeur général de cette structure joint par téléphone par Vox, a expliqué les causes de cette situation, mais a aussi donné des assurances quant au retour prochain à la normale.
Ansoumana Sané, vous êtes le Directeur général de l’Agence de régulation des marchés (ARM). Il est noté, aujourd’hui, sur le marché local une rareté de l’oignon, mais surtout de la hausse vertigineuse de son prix. Qu’est ce qui pourrait expliquer cette situation ?
C’est une pénurie que nous avons notée, par rapport à l’approvisionnement du marché pour l’oignon et du retard des quotas d’importation qui doivent être amenés au Sénégal par les importateurs. Cela, il faut l’avouer. A la suite de la campagne de commercialisation de l’oignon local, on a ouvert le marché pour permettre à ce qu’il puisse continuer à être approvisionné par, notamment, l’oignon importé. Mais, il s’est trouvé que le Maroc a maintenu ses mesures de restriction concernant l’exportation de l’oignon. Ce qui fait que nos commerçants ont été obligés de basculer sur la Hollande. Et les récoltes, au niveau de la Hollande étaient prévues pour fin juillet début août. (…) C’est qu’il n’y a pas eu de cohabitation, comme d’habitude de 15 voire 10 jours, de l’oignon local et celui importé pour éviter des ruptures (de stocks). Mais, au moment où je vous parle, ce matin (Ndlr : vendredi), nous avons eu déjà 2000 tonnes d’oignons qui sont arrivées. Et la semaine prochaine (Ndlr : cette semaine), il y a 6000 tonnes qui doivent arriver de la Hollande. Nous, au niveau de l’ARM, sur instruction de M. le ministre Abdou Karim Fofana, nous préparons d’effectuer une mission au niveau du Maroc pour essayer de négocier vraiment un couloir pour le Sénégal, pour éventuellement obtenir la levée des mesures de restriction concernant l’oignon et permettre à nos commerçants de pouvoir continuer à alimenter le marché de ce produit.
Donc vous pensez que ce problème est juste temporaire. Vous pensez que la situation pourra revenir à la normal, en début de semaine ?
Oui, au courant de la semaine, la situation va revenir à la normale. Puisque le tour d’horizon que nous avons fait par rapport, pratiquement à plus de 50 commerçants à qui nous avons donné des quotas, ils nous rassurent que pratiquement le gros de leurs marchandises sera à Dakar, à partir de mardi, d’autres mercredi. Ainsi de suite, chaque jour, pratiquement, nous aurons en moyenne 600 tonnes voire 1000 tonnes qui vont arriver. Mais si à côté de la Hollande, nous arrivons à obtenir des résultats probants pour le Maroc, je pense que le marché sera suffisamment approvisionné. Surtout en perspective du Magal qui arrive.
Voilà même, ce qui inquiète beaucoup de Sénégalais. Maintenant 2000 tonnes d’oignons, c’est combien de jours de consommations pour les Sénégalais.
2000 tonnes d’oignons. Cela ne peut tenir que juste 2 jours. Mais il faut convenir avec moi que le Sénégal consomme, mensuellement 30 000 tonnes d’oignons. Parfois cela peut varier jusqu’à 31 000 tonnes, en fonction des situations. Mais la moyenne stabilisée tourne autour de 30 000 tonnes. Les 2 000 tonnes comme vous le savez, cela ne peut tenir pratiquement que deux jours, mais, comme je vous l’ai noté, il y a au moins un bateau de 6 000 tonnes qui arrive le mardi. Mais les jours qui suivent, chaque jour, il y a des arrivées. Relativement, c’est cela que nous avons donné aux importateurs.
Mais, là aussi, est ce que cette hausse du prix de l’oignon est légitime. Parce que nous avons vu que les prix du kilogramme d’oignon ont franchi, en quelques jours, la barre du millier de francs pour se fixer à 1200 FCFA, actuellement sur le marché.
C’est justement que la demande qui est supérieure à l’offre sur le marché. Et comme vous le savez, en ces périodes là, nous avons des commerçants qui renchérissent les coûts en fonction de la situation et des opportunités qu’ils voient sur le marché. Mais, nous travaillons activement à stabiliser vraiment cette situation. Et, le tour d’horizon que nous avons fait, par rapport aux commerçants qui ont bénéficié de quotas, nous rassure quant à la possibilité, d’ici, en début de semaine, que cette situation revienne à la normale.
Vox populi