900 détenus se sont évadés de la prison centrale de Beni après une attaque d’hommes armés. L’assaut aurait été mené par les rebelles ADF, un groupe islamiste ougandais supposé affilié à Daesh. Fin 2017, 930 détenus s’étaient déjà évadés de la même prison après une attaque quasiment identique.
Ce mardi 20 octobre 2020, vers 4h du matin, des hommes armés auraient attaqué la prison centrale de la ville de Beni. L’information a été confirmée par Modeste Bakwanamaha (photo), maire de cette ville située dans la très instable région de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon les premiers témoignages, il s’agirait d’une opération des Forces démocratiques alliées (FDA), un groupe armé ougandais présumé affilié depuis 2017 à l’organisation Etat islamique. Au total, 900 prisonniers ont été libérés à l’issue de l’assaut qui a visé la prison de Kangbayi et le camp militaire censé la protéger.
Située dans l’est de la RDC, une région minée par des violences meurtrières sur fond de partage des énormes ressources minières du pays, la ville de Beni a été marquée par plusieurs guerres qui ont fait de nombreux morts.
Malgré les promesses successives des dirigeants congolais, la zone n’a jamais pu être totalement pacifiée, et la nouvelle attaque semble démontrer qu’il faudra bien plus que de la volonté ou une simple mission de stabilisation de l’ONU pour venir à bout des groupes armés.
« Les assaillants, arrivés en grand nombre, ont réussi à forcer la porte à l’aide d’équipements électriques », a déclaré à Reuters, le maire Modeste Bakwanamaha. Et d’ajouter : « nous pensons que ce sont les FDA qui ont fait ça ».
Ce n’est pas la première fois que les portes de ce pénitencier peinent à retenir les individus jugés dangereux qui y sont transférés. En 2017, 930 prisonniers s’étaient déjà évadés de la prison dans un scénario quasiment identique, après une attaque menée par des assaillants habillés en civil.
Les FDA sont actives dans l’est de la RDC depuis les années 1990. Elles regroupent des opposants hostiles au régime du président ougandais Yoweri Museveni. Présumé affilié à l’Etat islamique depuis 2017, le groupe a mené plusieurs attaques sur le territoire congolais, qui ont fait des milliers de morts, selon l’ONU.
Même si aucune preuve formelle d’une connexion directe entre les FDA et l’EI n’a encore été démontrée, Daesh continue de revendiquer des attaques menées par le groupe ougandais.
Ecofin
