Les propos tenus par le président tunisien ne font pas honneur à l’Afrique au moment où l’Europe s’érige en forteresse avec ses barricades juridiques , politiques et physiques . Tout le continent africain doit se lever pour exiger des excuses publiques , les ambassadeurs de la Tunisie accrédités dans les pays africains doivent être convoqués pour des explications .
La migration est devenue une marchandise électorale pour le président Kais Saied , une façon de valoriser les questions identitaires dans le marché électoral : il ne doit pas être la mamelle nourricière de la haine raciale envers les noirs en Afrique .
Il piétine le droit international car il n’est pas censé ignorer qu’au chapitre des migrations forcées , les pays d’accueil ont non seulement une obligation morale mais aussi un devoir de respect par rapport aux conventions internationales .
Le président Saied a prôné mardi des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes »
Lors de cette réunion M. Saied a tenu des propos très durs sur l’arrivée de « hordes des migrants clandestins » dont la présence en Tunisie est selon lui source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables » et insisté sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration.
Il a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin de la transformer en un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ».
Saied a tenu ce discours lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale « consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l’arrivée en Tunisie d’un grand nombre de migrants clandestins en provenance d’Afrique subsaharienne », selon un communiqué de la présidence.
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Boubacar Séye
chercheur et consultant en migrations internationales
Président fondateur d’Horizon Sans Frontières
Bureau Afrique
Yoff cite Diamalaye 2