L’implosion de l’Alliance pour la République (APR) à Fatick n’est qu’une question de jours. La réunion convoquée ce samedi à Fimela (dans le département de Fatick) par Mansour Faye, au nom de son beau-frère et président dudit parti, en dit long sur la crise. La rencontre qui avait pour but de remobiliser les troupes a vu l’absence de hauts responsables.
Les quelques responsables qui ont pris part à la réunion ont tiré à boulets rouges sur leurs camarades absents. D’autres, comme le député maire Pape Saïdou Dianko de Toubacouta, s’en sont même pris ouvertement à Mansour Faye.
Remobiliser les militants de la prairie marron beige ne sera pas une chose aisée à Fatick. L’entreprise est très complexe. Les anciens ministres Mansour Faye, Oumar Youm, le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, entre autres responsables, qui ont été envoyés dans le Sine par Macky Sall ne diront pas le contraire.
En effet, leur mission de réunir et de discuter avec l’ensemble des leaders locaux n’a pas connu de succès. Beaucoup de responsables ont boycotté la rencontre. Ce qui n’a pas été du goût de ceux qui ont répondu présent. Conséquence : ils ont consacré leur temps de parole à lancer des piques aux absents.
La première personne à se distinguer dans cet exercice est l’ancienne ministre de la Femme, Thérèse Faye Diouf. Le maire de Diarrère a fustigé le manque de solidarité de ceux qui ont bénéficié des largesses du Président Macky Sall pendant plusieurs années et qui décident aujourd’hui de lui tourner le dos.
«Nous allons vers des élections législatives et beaucoup sont dans des calculs politiques. D’autres concoctent des plans pour faire du chantage au Président Macky», a d’emblée laissé entendre Thérèse Faye selon qui les raisons avancées par les absents sont insensées.
«Depuis quand attend-on que le Président Macky nous appelle au téléphone pour répondre à une convocation de l’APR ? Les gens se connaissent. Dans le passé, quand le Président convoque ou envoyait un émissaire, tout le monde était au rendez-vous. Aujourd’hui qu’il n’a plus de décret, on lui fait du chantage ! On exige de lui un appel téléphonique pour faire tourner le parti. On ne doit pas laisser prospérer de tels actes. Qui dans cette salle a reçu un coup de fil de Macky?» s’est interrogée Thérèse Faye
« Macky n’a téléphoné à personne ici. Nous sommes tous venus parce que nous croyons à notre leader, nous sommes venus parce que nous croyons à la survie de notre parti», a soutenu l’édile de Diarrère
Pour Thérèse Faye, les premiers à avoir siégé en conseil des ministres où à occuper des postes de direction stratégique ont été les premiers à trahir Macky Sall.
«On sait ce qui se trame mais sachez que dans ce département de Fatick, il n’y a rien que l’on puisse faire pour faire perdre Macky à une élection. Nous connaissons comment se battre et comment gagner une élection», tonne l’ancienne coordinatrice du FONGIP.
Et d’ajouter : «Que ceux qui croient toujours aux principes du parti soient dans les rangs et que l’on laisse les autres prendre leur propre chemin. Ce que les gens peuvent gérer en étant au pouvoir, qu’on se dise la vérité, ils ne le pourront pas dans l’opposition. Si en plus des difficultés d’être opposant on doit aussi subir des injustices au sein de son propre parti politique, ça ne marchera pas»
Abondant dans le même sillage, le député maire de Toubacouta Pape Saïdou Dianko a tenu à rappeler aux émissaires et autres responsables de l’APR leurs obligations de bien se comporter à l’égard des militants.
«Ce que nous pouvions permettre à Macky Sall en tant que leader, on ne vous le permettra pas. Si vous nous donnez de la considération, nous travaillerons ensemble pour le parti, au cas contraire, n’attendez rien de nous », prévient le député. Il déplore le fait que des ministres qui devaient être des traits d’union entre le Président Macky et le peuple ont créé un mur entre lui et le peuple.
Il cite Mansour Faye. «Mansour Faye ici présent, Macky me l’avait présenté en 2003 mais je n’ai jamais pu le joindre au téléphone. Il ne prend jamais mes appels malgré mon statut de député maire», regrette-t-il
L’As