Au Sénégal, les pêcheurs constatent la disparition de la sardinelle, qui est le poisson le plus consommé dans le pays. Une étude publiée en juin dans la revue britannique Scientific reports, a étudié la répartition des petits poissons dans l’océan en Afrique du Nord et de l’Ouest. Elle met en évidence la tropicalisation des écosystèmes.
La sardinelle se déplace des côtes mauritaniennes et sénégalaises vers le Maroc, où des captures importantes ont été enregistrées. D’après nos confrères de Rfi, les pêcheurs artisanaux sénégalais accusent les chalutiers de la pêche industrielle de pratiquer la surpêche et d’être responsable de la raréfaction de la ressource, et notamment de la sardinelle.
«Avoir les sardinelles, c’est maintenant un grand problème !» confirme Ibrahima Ndiaye, vice-président du comité local des pêcheurs de Ouakam. «On fait maintenant 7 jours en mer, mais autrefois, il y avait la pêche du jour : on sort le matin, on rentre le soir. Maintenant, ces pirogues font une semaine en mer. Elles vont en Mauritanie, en Guinée-Bissau et en Guinée-Conakry».
Mais à la question : est-ce que le réchauffement de l’eau est responsable de la disparition des petits pélagiques comme la sardinelle ? La réponse est catégorique : «Non, chaque poisson a son eau hein !» dit-il.
En cause, selon lui, il y a l’absence de contrôles efficace pour empêcher les gros chalutiers d’utiliser la sardinelle comme appât pour la pêche au thon, mais aussi des pêcheurs artisanaux et leurs filets dérivants qui attrapent les poissons trop jeunes et entravent leur reproduction.
Les scientifiques remarquent depuis des années, dans plusieurs endroits de la planète, un phénomène de déplacement de la sardinelle du Sud vers le Nord. Une nouvelle étude qui s’étale sur dix ans, entre 2005 et 2015, et qui a été publiée en juin dans la revue britannique Scientific reports, a étudié la répartition des petits poissons dans l’océan en Afrique du Nord et de l’Ouest, étudiant la partie de l’Océan qui s’étale du Maroc jusqu’en Guinée.
Cette étude met en évidence ce qu’on appelle la «tropicalisation des écosystèmes». La sardinelle se déplace des côtes mauritaniennes et sénégalaises vers le Maroc, où des captures importantes de sardinelles ont été enregistrées. Ces modifications de l’écosystème, des en premier lieu au réchauffement climatique, sont derrière cette migration. Pour Vincent Rossi, océanographe au CNRS, les raisons de ce déplacement sont complexes.
Source L’As