Sa plainte contre Macky «crime contre l’humanité» traine : Juan Branco remet en cause la constance du Procureur de la CPI, Karim Khan

En l’absence de réaction de la Cour pénale internationale (CPI) après sa plainte pour « crimes contre l’humanité » déposée contre le président Macky Sall, Juan Branco met en doute la constance de son Procureur Karim Khan. Sur X, l’avocat de Ousmane Sonko rappelle que celui-ci en visite, en septembre 2021, à Dakar, auprès de Macky Sall, décrivait une «  rencontre magnifique  » avec ce dernier.

« Nous ne devons intervenir que lorsque l’Etat manque de capacités ou de volontés, et je vois que ce n’est pas le cas du Sénégal. Le Sénégal a les capacités et la volonté de s’assurer du respect des droits de l’homme et je pense que le Sénégal et son président peuvent être fiers de cette situation », ajoutait le Proc de la CPI, selon toujours l’avocat franco-espagnol.

Seulement, au regard de ce qui s’est passé entre temps au Sénégal, Me Branco se demande si Karim Khan n’a pas varié dans ses convictions. « Karim Khan QC, avezvous revu votre position ? », a-t-il écrit sur X. En effet, note la robe noire, «six mois auparavant, sur ordre du Président, 14 manifestants désarmés avaient été massacrés, par tirs à balle réelle de forces de sécurité. Aucune enquête n’a jamais été menée. Dix-huit mois plus tard, en juin 2023, le pouvoir massacrait trente autres civils désarmés en utilisant police, gendarmes et nervis. En toute impunité.  Aucune enquête n’a jamais été menée».

Au contraire, soutient-il, «aujourd’hui, 1600 prisonniers politiques, dont de nombreux torturés, croupissent dans des prisons.  Le favori des prochaines élections est détenu et en réanimation ».

En déposant sa plainte à la CPI, courant juin dernier, Juan Branco demandait au procureur de la CPI de se saisir lui-même au titre de l’article 13. Il sollicitait également l’ouverture d’un examen préliminaire et des enquêtes à partir des éléments de preuve. Cette plainte est un support de 170 pages, constituée de 710 éléments de preuves sélectionnés sur un total de 4500.

Les preuves sont, selon lui, de documents, de contrats, des vidéos et des témoignages. Elles ont été collectées entre mars 2021 et juin 2023. L’avocat de Sonko vise, dans cette procédure, 112 suspects. Entre autres Macky Sall, Marème Faye Sall et Amadou Sall. Ils sont cités, par l’avocat, comme responsables à titre principal de la condition de crime contre l’humanité. Antoine Diome, Pape Malick Ndour, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Mbaye Niang, Birame Faye, des membres du gouvernement, figurent sur la liste des personnes suspectes.

Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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