Au Sénégal, il est pour le moment impossible de donner les chiffres exacts de personnes atteintes de la maladie du cancer. Selon le Docteur Mouhamadou Bachir Ba, oncologue en service à la radiothérapie de l’Hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye, le Sénégal ne maitrise pas encore les données chiffrées sur cette pathologie.
«Nous n’avons pas de registre des cancers actualisé qui nous permet de donner, avec exactitude, le nombre de nouveaux cas de cancers. Mais, on estime, selon les données qu’on aura, entre 11 000 voire 12 000 nouveaux cas de cancer au Sénégal, par an».
Cette maladie épidémiologique est marquée par une prévalence, une augmentation des cancers gynécologiques, a-t-il indiqué lors d’une séance de dépistage gratuite des cancers féminins organisée par la cellule genre du ministère de l’Education national. «Le cancer du sein fait, à peu près, 16% de tous ces cancers. Le cancer du col de l’utérus 17%. Donc, si vous regroupez ces deux types de cancer. Vous avez à peu près 35% de l’ensemble des cancers. Ce qui fait que la femme, elle est la plus touchée par le cancer au Sénégal et dans le monde», a révélé l’oncologue.
Selon lui, les cancers gynécologiques les plus fréquents sont les cancers du corps utérin aussi appelés cancer de l’endomètre. Viennent ensuite les cancers du col de l’utérus et ceux de l’ovaire. Les cancers de la vulve, du vagin et des trompes sont plus rares.
«Le cancer du sein hormonodépendant est un cancer du sein exprimant des récepteurs aux hormones suivantes : les œstrogènes et souvent la progestérone. C’est le type de cancer du sein le plus fréquent. Il en représente environ 80% de l’ensemble des cancers du sein et a le meilleur pronostic. Ce niveau-là est évalué par rapport aux chiffres avancées, Mais également par rapport au diagnostic qu’on a fait», a expliqué le Dr Ba.
«Quel est le stade pour lequel cette dame consulte ? ou bien on en guérit combien ? ça, c’est très difficile d’en parler», avoue-t-il. Et cela, indique-t-il, «parce qu’on a un problème de chiffre. Mais, ce qui est important, c’est que la mortalité est très importante au Sénégal malheureusement, parce que les patients se consultent tardivement et les stades sont localement avancés. Dans ce stade-là, les traitements sont difficiles, sont coûteux et également, les chances de guérison sont beaucoup plus faibles, par rapport à des stades précoces ou toutes les moyens sont disponibles pour traiter et guérir ces patients», explique ce dernier. A
lors à travers le monde, «on sera vers 2,3 millions de nouveaux cas de cancer du sein dans le monde. Alors, c’est une épidémiologie un peu bouleversée parce qu’il y a jusque-là quelques années, le cancer du poumon était le cancer le plus fréquent, mais actuellement c’est le sein».
Il note qu’actuellement «on en diagnostique de plus en plus. Ce qui fait que l’incidence est beaucoup plus importante que le cancer du poumon».
Le cancer du col, signale l’oncologue, «c’est à peu près le cancer gynécologique le plus répandu dans le monde. C’est un cancer qui est plutôt dans des régions tropicales en Afrique subsaharienne et un peu, peut-être, en Australie. Et ce qui explique l’incidence, c’est qu’elle lié à l’infection», dit l’oncologue.
Vox populi