Souleymane Ciss à Thierno Bocoum : «La place qu’il tente de se tailler au sein de l’opposition ne lui sied pas très bien»

Depuis quelques semaines, le président du mouvement AGIR ne rate plus Ousmane Sonko à travers ses sorties. Avant-hier, mardi, en conférence de presse, il a vivement attaqué le Premier ministre, qui menace de faire son DPG hors de l’Assemblée nationale. Selon Bocoum, il ne doit plus être considéré comme PM, s’il ne fait pas sa déclaration de politique générale.

Ce qui a fait réagir Souleymane Ciss, sentinelle de la démocratie et de la justice qui recadre Thierno Bocoum. Ainsi, il s’interroge que sa conférence de presse «ne serait-elle pas une tentative d’usurpation de la place des opposants qui ont activement contribué à la chute de l’ancien régime ?».

Dans une note, M. Ciss rappelle à Thierno Bocoum qu’ «une présidence ne se juge pas en seulement 100 jours». De plus, il estime que «la place qu’il tente de se tailler au sein de l’opposition ne lui sied pas très bien, hélas».

En outre, Souleymane Ciss rappelle que «lors de l’élection présidentielle, malgré son désaccord légitime avec l’ancien régime, qui avait-il soutenu parmi les 20 candidats en lice pour le départ de ce régime? Aucun, du moins pas officiellement. Pense-t-il qu’aucun d’entre ces 20 candidats n’avait les épaules assez larges pour présider aux destinées de ce pays?»

Quant à la déclaration de politique générale du Premier ministre, M. Ciss note que l’article 55 de la Constitution dispose que : «Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cependant la loi organique encadrant les modalités de cette déclaration ayant été supprimée dans le règlement intérieur actuel de l’Assemblée nationale».

À ce stade précis, selon lui «parler de violation de la Constitution, comme lui et d’autres le font, relève soit de l’excès de zèle, soit de la fourberie. D’autant plus que presque tous les Premiers ministres du Sénégal, de Mame Madior Boye au regretté Boun Abdallah Dionne, qui se sont succédé, ont largement dépassé les trois mois qui furent prescrits dans le règlement intérieur d’antan», a-t-il souligné.

Aussi, il indique qu’ «une entorse au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne peut justifier le choix éventuel de tenir la déclaration de politique générale devant un jury populaire. Transformer cela en acte serait plus illégal que de la maintenir en l’état actuel du règlement intérieur, car cela constituerait une violation de la Constitution», a ajouté M. Ciss.

A l’en croire «dans une démocratie, le respect de toutes les lois est important car il garantit la justice et l’équité».

Pour Souleymane Ciss, il serait judicieux de procéder aux corrections nécessaires du règlement intérieur. «Seule l’humilité devrait guider les pas des parlementaires à l’heure actuelle».

S Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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