Qui va succéder au Pape François, décédé hier, à l’âge de 88 ans, d’un Avc. Au terme de 12 ans d’un pontificat marqué par sa popularité chez les fidèles, mais aussi une farouche opposition au sein même de l’Eglise catholique. Il y a une liste de 15 cardinaux en vue pour lui succéder. Alors que depuis hier, les cardinaux du monde entier sont en train de rejoindre Rome pour les obsèques du Pape François, mort lundi, et participer aux congrégations générales (réunions préparatoires) avant le conclave. Parmi eux, 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, prendront part au vote. Diplomates, hommes de terrain, théologiens ou médiateurs : en voici quelques-uns dont la voix comptera au moment du vote.
Si certains sont régulièrement présentés par les observateurs comme «papabili», c’est-à-dire favoris pour succéder à François, l’issue du conclave est toujours imprévisible, rendant tout pronostic très hasardeux. Il y a le nom de Pietro Parolin (Italie), numéro deux du Vatican, 70 ans, qui revient avec insistance. Il est secrétaire d’Etat (numéro deux du Vatican) pendant la quasi-totalité du pontificat de François dont il a été le bras droit. Membre du Conseil des cardinaux, parfait connaisseur des dossiers, il a eu un rôle clé dans la signature, en 2018, d’un accord historique entre le Saint-Siège et la Chine sur les nominations d’évêques.
En outre, Pierbattista Pizzaballa (Italie), patriarche latin de Jérusalem, 60 ans, parlant l’hébreu et l’anglais, arrivé à Jérusalem en 1990, est aussi cité parmi les «papabili». C’est en septembre 2023 qu’il devient le Premier patriarche de Jérusalem -la plus haute autorité catholique d’Orient- en exercice à être créé cardinal. Un mois plus tard, éclate la guerre entre le Hamas et Israël, avec ses répercussions dans la région. Ses multiples appels à la paix l’ont placé sur le devant de la scène.
Cette année, y aurait-il une révolution avec le choix d’un Pape noir ? Peter Turkson (Ghana), 76 ans, un des cardinaux africains les plus influents, a souvent été présenté parmi les favoris pour devenir le premier Pape noir de l’Eglise. Il parle six langues et s’est rendu à plusieurs reprises au Forum économique mondial de Davos pour alerter les chefs d’entreprise des dérives de l’économie libérale.
Il y a aussi Fridolin Ambongo, originaire de la République démocratique du Congo, âgé de 65 ans. Voix puissante du Mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, un pays meurtri par des décennies de violences, Fridolin Ambongo pourrait rassembler des votes de cardinaux jugés conservateurs. Il avait, en effet, joint sa voix aux protestations soulevées par la publication, en décembre 2023, par le Vatican, du document «Fiducia supplicans» («La confiance suppliante») ouvrant la voie aux bénédictions de couples de même sexe.
Archevêque de Kinshasa depuis 2018 et Cardinal depuis 2019, il était aussi membre du «C9», le Conseil des neuf cardinaux chargés de conseiller le Pape sur la réforme de l’Eglise.
LeQuotidien