«L’important de la pédagogie n’est pas d’apporter des révélations, mais de mettre sur la voie», disait Pierre Dehaye. C’est toute la problématique soulevée par Thierno Bocoum dans une note reçue par 24 Heures.
«Aujourd’hui revenir sur l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu risque encore une fois d’exposer à la perte d’emploi et de pouvoir d’achat, beaucoup de nos compatriotes sans que cette mesure ne garantisse une efficacité réelle sur l’endiguement du virus. Les Sénégalais qui resteront cloîtrés chez eux de 21h à 5h du matin se retrouveront la journée entassés dans les transports, les supermarchés et les marchés. Ils seront à l’école et dans les universités», a martelé le Président du Mouvement Alliance Générationnelle pour les intérêts de la République (Agir).
Toujours selon Thierno Bocoum, «La pertinence du retour au couvre-feu n’a été aucunement démontrée si ce n’est nous mettre dans un climat de pandémie tout en privant énormément de Sénégalais du droit de subvenir à leurs besoins et de vaquer à leurs occupations».
L’ancien député de rappeler au Président de la République que «L’état d’urgence assorti d’un couvre-feu avait été abandonné par le gouvernement comme mesure efficace d’endiguement de la pandémie en tenant compte de nos réalités socio-économiques. En effet quand le président de la République a pris la décision de lever l’état d’urgence et le couvre-feu, le Sénégal n’avait pas atteint le pic de l’épidémie. Nous étions à 112 cas le 29 juin et 132 cas deux jours plus tard. Il avait été donc décidé de renoncer à cette méthode d’endiguement du virus pour mettre le focus sur les mesures barrières. Et ainsi permettre à notre économie de survivre à l’existence de la pandémie».
Et de poursuivre : «D’ailleurs, le président de la République l’avait résumé en ces termes : « De la même manière que nous ne pouvons pas laisser au virus nos vies et notre santé, nous ne pouvons, non plus, lui laisser la vie et la santé de notre économie. Ainsi, mes chers compatriotes, tenant compte de cette double nécessité vitale, j’ai décidé de lever l’état d’urgence et le couvre-feu y afférent à compter de demain, 30 juin 2020 à 23 heures.»